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FRET SNCF

par | 1/07/20 | E-Tracts

La CFDT a été reçue par le secrétaire d’État aux Transports

Face à la situation du Fret, la CFDT Cheminots a interpellé le secrétariat d’État aux Transports et a été reçue vendredi dernier par Jean-Baptiste Djebbari et son cabinet. Analyse & revendications.

Durant cet entretien, la CFDT Cheminots a alerté sur la nécessité et l’urgence d’une intervention de l’État. Les sociétés de fret ferroviaire ont payé un lourd tribut aux crises récentes.

Les conséquences sociales et économiques risquent d’être dramatiques

L’urgence climatique impose également de réfléchir à l’avenir de ce secteur. La crise sanitaire a démontré la pertinence du Fret et l’efficacité du service public rendu par Fret SNCF. Pourtant, le déclin des parts modales se poursuit : la part de marché du rail pour le transport de marchandises est de 9 %, contre 18 % il y a 20 ans.

Il est donc logique et essentiel d’agir pour le fret maintenant !

Fret SNCF – devenue SAS Fret sans que sa trajectoire économique ou son avenir juridique soient stabilisés – paie le prix fort de cette crise sanitaire. En 2020, pour la SAS Fret, cette perte sera vraisemblablement de 140 M€, avec un impact de – 100 M€ sur la MOP. Et serait donc finalisée à – 200 M€ avec un résultat net de – 220 M€.

La trésorerie disponible à la clôture 2020 serait donc impactée, avec une estimation de l’ordre de + 16 M€, loin du budget initial 2020 estimé à l’époque à + 188 M€.

Une aide est indispensable

Pour la CFDT Cheminots, l’État doit intervenir rapidement : pas le temps d’attendre un plan de relance. Il faut des mesures de sauvegarde. Il faut que la SAS Fret puisse passer ce cap décisif et être demain l’un des acteurs importants du fret, qui visent à doubler la part du rail dans les transports de marchandises d’ici 2030. La CFDT appelle donc l’État à soutenir la SAS Fret dans cette impasse économique et à apporter une aide immédiate.

Plan de relance ou plan d’économie ?

De son côté, la SAS Fret accélère son plan d’économie et maintient son « ambition » d’atteindre l’autofinancement d’ici deux-trois ans. Clairement, il y a un prix pour les salariés : réduction de frais de structure, proportionnalité de la facturation avec l’activité Fret, ajustement continu de la proportion de fonctions support à l’évolution de la production, mise en place de la polycompétence notamment bord / sol, optimisation des organisations en lien avec le trafic réel, optimisation du parc engin moteur avec réduction des coûts de maintenance induits, optimisation des roulements agent de conduite et engin moteur, etc. Pour la CFDT, c’est donc un plan structurel d’économie qui est imposé aux cheminots de la SAS Fret.

L’urgence serait pourtant à un véritable plan de développement de l’activité

Pour la CFDT, nous avons le sentiment de faire face à un paradoxe : alors que nous aurons très prochainement besoin de plus de ferroviaire, nous sommes actuellement dans un contexte de décroissance des emplois, qui présente un risque majeur de perte des compétences. Les réorganisations successives de ces dix dernières années n’ont pas permis de mettre le fret ferroviaire à l’équilibre. Les agents ont besoin de comprendre le sens de leurs sacrifices et de leur travail et ils ont besoin de bons indicateurs : « je suis efficace quand je sais ce que je dois faire ». Ils ont besoin de clarifications pour adhérer à cette énième réorganisation.

Les revendications de la CFDT portées au ministère

La CFDT réclame un vrai plan de relance pour le Fret ferroviaire et pour la SAS Fret en particulier. La CFDT sera vigilante pour que certaines transformations présentées comme un partenariat ne puissent vite devenir une filialisation de certaines activités et l’épisode du contrat Kronenbourg nous laisse redouter une filialisation de certaines activités au profit de VFLI, qui va devenir Captrain France.

Il faut que l’État s’engage à prendre des mesures fortes pour le ferroviaire !

  • Une reprise complémentaire de la dette générée par le Covid-19.
  • Des investissements complémentaires pour le fret.
  • Un financement fléché vers le wagon isolé : ce modèle a montré toute sa pertinence durant la crise. Il faut donc le pérenniser, avec une compensation d’exploitation.

Le secrétariat d’État aux Transports a entendu les revendications portées par la CFDT. Nous restons vigilants pour savoir si des engagements seront pris.

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