
La CFDT salue l’engagement des cheminots et maintient sa vigilance
La CFDT salue l’engagement des cheminots et maintient sa vigilance

La levée du confinement débute aujourd’hui. Malgré l’assouplissement de plusieurs mesures prises par le gouvernement pour endiguer la propagation de l’épidémie, de nouvelles restrictions concernant l’utilisation des transports en commun apparaissent, notamment l’obligation de port du masque.
La date du 11 mai est connue depuis le 13 avril. Malgré ce délai, la loi d’urgence adoptée samedi 9 mai par le Parlement n’a pas été promulguée à temps pour le déconfinement et le Conseil Constitutionnel ne rendra son avis que dans la journée sur certaines dispositions contenues dans ce texte. La limitation des déplacements à 100 km et l’attestation obligatoire dans les transports en commun n’entreront notamment en vigueur qu’une fois la loi promulguée. Les autres mesures concernant la fin des limitations de sortie du domicile, l’obligation de port du masque dans les transports et l’obligation d’un respect d’une distanciation entre les personnes ont fait l’objet d’un décret temporaire à application immédiate paru ce matin au Journal officiel en attendant la promulgation de la loi d’urgence sanitaire.
Conscients que l’arsenal législatif n’avait pu être ajusté à temps, le président de la République et le Premier ministre ont appelé ce matin dans un communiqué commun « au sens de la responsabilité des Français » pour respecter certaines des dispositions de la loi d’état d’urgence sanitaire. Faute de dispositions législatives fortes et de moyens de contrôle suffisants et efficaces mis en place par les pouvoirs publics, cette première journée de levée du confinement s’est traduite par un certain nombre de difficultés, notamment en Île-de-France. Ce cafouillage est aux antipodes des annonces du gouvernement et fait courir des risques de contamination par le virus inacceptable aux cheminots et aux usagers.
#1 OBTENIR DE L’ÉTAT DES MOYENS SUFFISANTS PERMETTANT DE S’ASSURER DU RESPECT DES MESURES SANITAIRES DANS LES GARES ET LES TRAINS
Les mesures mises en œuvre par la Direction du Groupe public SNCF dépendent des décisions de l’État. Pour la CFDT, il est clair que l’État doit accompagner les dispositions législatives et réglementaires qu’il prend d’une obligation de moyens. L’État ne peut pas transférer ses obligations et ses responsabilités vers la SNCF sans autre forme de procès ! C’est bien à lui qu’il convient de s’assurer que les mesures sanitaires soient correctement mises en œuvre. Cela signifie que les services de l’État, notamment les forces de l’ordre doivent venir en soutien des cheminots afin de faire respecter l’obligation de port du masque ou bien encore les distances de sécurité entre les voyageurs dans les gares et les trains.
#2 FAIRE RESPECTER DE MANIÈRE UNIFORME LES MESURES SANITAIRES AU SEIN DU GPU
Tout au long de cette crise sanitaire, la CFDT n’a eu de cesse de marteler à la Direction du Groupe public SNCF l’importance d’un alignement entre les directives et leur application. La CFDT est intervenue, que ce soit nationalement auprès de la DRH Groupe ou grâce à vos représentants en proximité auprès des directions locales pour dénoncer les divergences d’interprétation et d’application des mesures prises par l’entreprise. La CFDT Cheminots exige plus que jamais que les mesures sanitaires soient correctement mises en œuvre dans les différents établissements.
#3 INTÉGRER LA SÉCURITÉ SANITAIRE DANS LES MONTAGES OPÉRATIONNELS
Cette crise a fait émerger une nouvelle dimension de sécurité sanitaire qui incombe désormais au Groupe public SNCF. Celle-ci doit désormais s’inscrire dans nos fondamentaux au même titre que la sécurité d’exploitation, la sécurité du personnel, la sûreté dans les trains. Notre modèle de production doit donc être intégralement revisité pour intégrer ces nouvelles obligations de sécurité sanitaire dans nos gestes métiers et nos processus. Pour la CFDT Cheminots, il faut notamment intégrer de nouveaux temps forfaitaires permettant aux agents, quels que soient leurs domaines de pouvoir réaliser correctement et sereinement les opérations de sécurité sanitaire.
#4 APPLIQUER UN PRINCIPE DE PRÉCAUTION
Les préconisations scientifiques et sanitaires ont beaucoup évolué depuis le début de cette crise. De nombreux sujets ont fait l’objet de polémiques et de controverses scientifiques et politiques diverses depuis le début de cette pandémie. Les évidences et les doctrines d’hier ont ainsi rapidement été chassées par une autre au fur et à mesure de l’enracinement de cette crise. Face à ces incertitudes, la CFDT revendique l’application du principe de précaution. Il doit s’imposer à tous comme une évidence. La CFDT exige notamment que le même masque ne soit pas réutilisé par les agents au cours de la même journée de service et que la Direction procède à une dotation adéquate aux activités prévues. La CFDT exige également que l’utilisation des climatisations et les systèmes de ventilation soient limités au strict nécessaire.
#5 RENFORCER LES MESURES DE PROTECTION SANITAIRE
Une ligne claire : « pas de production, sans protection » a été posée par la CFDT dès le début de cette crise sanitaire auprès de la Direction du Groupe public SNCF et des pouvoirs publics. La CFDT a œuvré avec opiniâtreté pour que toutes les mesures de protection sanitaires soient mises en œuvre pour protéger les agents. Pour la CFDT, les mesures sanitaires prévues dans le cadre de cette reprise d’activité doivent être renforcées et correctement mises en œuvre par la Direction du Groupe public SNCF. En voici quelques exemples.
Dotation de masques FFP2
Les masques FFP2 possèdent des capacités de filtration supérieure aux masques grand public et chirurgicaux. Les stocks dont disposait le Groupe public SNCF ont été réquisitionnés au début de cette crise pour faire face à la pénurie de masques des personnels soignants. À présent que les stocks se régénèrent et que les masques FFP2 sont à nouveau disponibles à la vente en pharmacie, la CFDT exige que l’entreprise dote l’intégralité des agents au contact des clients avec ce type de masques beaucoup plus protecteurs. La CFDT Cheminots rappelle également que certaines entreprises privées de la branche ferroviaire ont fait le choix de doter leurs salariés de masques FFP2.
Lunettes & visières de protection
Les yeux constituent une voie d’entrée dans l’organisme pour le virus. Les lunettes / visières de protection constituent donc un équipement de protection supplémentaire contre le Covid-19. La Direction du Groupe public SNCF a laissé pour le moment leur utilisation à l’appréciation des lignes métier « qui devront évaluer si la mise à disposition des écrans faciaux est adaptée aux risques encourus aux postes de travail ». La CFDT demande que l’intégralité des agents en production soit dotée de lunettes / visières de protection.
Crochet personnel multi-usage anti Covid
Cette crise sanitaire nous impose de limiter certains contacts et de nous laver régulièrement les mains. De nombreuses sociétés ont identifié les risques liés au contact sur certaines surfaces (poignée de porte, bouton d’ascenseur, etc.) et ont créé des crochets personnels multi-usages se substituant à la main. La CFDT demande que l’intégralité des agents soit équipée d’un crochet multi-usage.
#6 DIMINUER L’AMPLITUDE ET LA DURÉE DU TRAVAIL POUR RÉDUIRE LA PÉNIBILITÉ
Le contexte est profondément anxiogène pour les cheminotes et les cheminots. Les mesures sanitaires qui doivent être mises en œuvre par les agents génèrent une augmentation de la charge mentale ainsi qu’une détérioration des conditions de travail. La CFDT exige que l’amplitude et la durée du travail soient revues à la baisse afin de prendre en compte cette réalité.
#7 DES MESURES COMPLÉMENTAIRES EN MATIÈRE DE RÉMUNÉRATION
Les mesures mises en place par l’entreprise sont insuffisantes et de nombreux cheminots subissent une baisse de leur pouvoir d’achat. La CFDT revendique les mesures suivantes :
#8 S’ASSURER DU RESPECT DES MESURES SANITAIRES POUR LES ÉLÉMENTS PÉRIPHÉRIQUES AUX PHASES D’ACTIVITÉ
Au-delà des phases d’activités, les agents utilisent un certain nombre d’espaces et de lieux de vie communs (vestiaires, réfectoires, foyers, locaux de coupure ou de retournement, hôtels, etc.). La CFDT exige que ces différents lieux soient désinfectés de manière régulière avec des produits virucides répondant aux normes EN 14476 et organisés dans le plus strict respect des normes sanitaires. La CFDT demande également qu’une traçabilité soit mise en place afin que les agents utilisateurs puissent s’assurer de la mise en œuvre des mesures de désinfection. Concernant plus particulièrement les taxis, la CFDT exige que la Direction du Groupe public SNCF confie les différentes prestations à des sociétés de taxis dont les chauffeurs respectent les mesures sanitaires spécifiques prévues pour les taxis avec la mise en place notamment dans le véhicule d’une paroi plexiglas et d’une désinfection régulière du véhicule.
#9 S’ASSURER DU RESPECT DES MESURES SANITAIRES DANS LES ENTREPRISES SOUS-TRAITANTES
Le choix de la direction de recourir à l’externalisation de certaines tâches génère des situations de co-activité pour les agents avec les salariés des entreprises sous-traitantes. La direction, en sa qualité de donneuse d’ordres, a une responsabilité directe vis-à-vis de ses prestataires. La CFDT exige que la direction s’assure que les entreprises respectent les mesures sanitaires et que leurs salariés disposent des équipements de protection adéquats.
#10 CONDUIRE UN DIALOGUE SOCIAL PERMETTANT UNE RÉELLE PRISE EN COMPTE DES REVENDICATIONS DE LA CFDT
Depuis le début de la crise, la direction a procédé par décisions unilatérales. Pour la CFDT, la phase de continuité d’activité que nous avons connue durant la période de confinement et celle de reprise d’activité qui débute aujourd’hui aurait dû passer par des protocoles de reprise négociés. La reprise d’activité s’est accompagnée d’un dialogue nourri au niveau national et local, mais qui s’est souvent résumé à une présentation unilatérale des mesures. La CFDT exige que la remontée en charge soit accompagnée d’un dialogue social organisé à la fois en central, mais également au niveau des lignes métiers et sur les différents territoires, permettant une réelle prise en compte de nos revendications.
#11 Lancer une nouvelle négociation sur le télétravail
La crise a amené à un recours massif, pour certains, au télétravail. Il faut faire le retour d’expérience de cette période et adapter notre accord à ces enseignements.
#12 Étendre le bénéfice des titres-restaurant à tous ceux qui n’ont pas accès à une solution de restauration
La reprise, pour beaucoup, va aussi s’accompagner de difficultés de restauration. Il est impératif que chacune et chacun dispose d’une solution de restauration.
La période qui s’ouvre à compter du 11 mai va voir les agents de la SUGE, qui sont déjà pour partie sur le terrain depuis deux mois, encore plus sollicités et exposés au Covid-19. Depuis le début de cette crise sanitaire, la CFDT intervient quotidiennement auprès de la direction pour obtenir les moyens de protection nécessaires à l’accomplissement de leur métier en toute sécurité. Revendications.
Pas de production sans protection ! Les agents de la SUGE qui assurent des missions doivent être systématiquement équipés. En l’absence de protection, il n’est pas envisageable que les cheminotes et les cheminots mettent potentiellement en danger leur santé et celle de leurs proches.
La CFDT revendique le port du masque FFP2, le seul pouvant assurer une protection efficace face au Covid-19 pour le personnel amené à rompre les gestes barrières de distanciation dans leurs missions. L’agent SUGE est en droit de s’extraire de toute situation présentant un risque pour sa santé.
Nous invitons les agents à respecter les gestes barrières : une distance minimale d’un mètre à 360º doit être la règle, sur le terrain ou dans les locaux.
Compte tenu des recommandations du ministère des Sports, il n’est pas envisageable d’effectuer des séances en dojo et des séances qui ne respecteraient pas les gestes barrières.
La CFDT a réclamé la limitation à deux agents par véhicule. Lors de la réunion métier du 7 mai, le directeur de la Sûreté a confirmé que deux agents étaient le maximum et qu’ils devaient pouvoir porter un masque s’ils le souhaitent.
La CFDT a demandé à la Direction de la Sûreté de ne pas mettre en insécurité juridique les agents. Seul un texte législatif peut habiliter les agents à constater l’absence de masque ou d’attestation.
La CFDT revendique zéro perte de salaire, EVS compris. C’est pour cela qu’elle a exigé des compensations financières pour la période de crise avec l’extension de l’indemnité de continuité de service (ICS), l’extension de l’indemnité d’utilisation à la réserve et l’indemnité de non-affectation à un roulement. À défaut de l’application de ces justes mesures, l’indemnité compensatrice exceptionnelle de service restreint (ICESR) – calquée sur les principes et les barèmes de l’indemnité compensatrice de représentation destinée aux représentants du personnel et définie au GRH 0612 – doit être attribuée à tous les agents qui ont été mis en réserve à domicile et dès lors qu’il y a eu modification ou absence de prévisionnel.
La direction a souhaité introduire un questionnaire de santé lors de la reprise. La CFDT est intervenue en CSE pour dénoncer cette pratique illégale. Faites-nous remonter toutes vos difficultés en écrivant à contact@cfdtcheminots.org
La CFDT revendique une prime de 1 000 euros minimum ! Dès le 27 avril, par un courrier à la DRH, la CFDT a exigé des compensations financières pour l’ensemble des cheminots, intégrant notamment la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat. Les missions déléguées par l’État et issues du décret fixant les obligations sanitaires dans les transports imposent une charge supplémentaire pour les agents de la SUGE. La CFDT rappelle que l’État ne peut pas décharger sa responsabilité sur un opérateur sans autre forme de procès. Les agents de la SUGE doivent avoir une juste compensation.
Nous avons demandé de la souplesse dans les objectifs à atteindre. La priorité est la santé de tous. Lors de la table ronde métier du 7 mai, le directeur de la Sûreté a indiqué qu’il était primordial d’accompagner tous les agents lors de leur retour. Les objectifs de production sont secondaires.
La CFDT demande qu’une fiche de prévention commune soit créée, reprenant les gestes barrières et les nouvelles pratiques métier lors des missions exercées en coactivité avec les EMI, les agents d’escale, les contrôleurs et les forces de l’ordre.
Romain Didierlaurent, élu CSE
romain.didierlaurent@sncf.fr
Jonathan Luzy, élu CSE
jonathan.luzy@sncf.fr
Denis Zircon, RPX
denis.zircon@sncf.fr
Anthony Chauveau, RPX
anthony.chauveau@sncf.fr
Le début du déconfinement est prévu le 11 mai. Avant cette date, de nombreuses incertitudes demeurent. En revanche, pour la CFDT Cheminots, il est clair que cette reprise ne peut être que progressive et conditionnée par une absolue sécurité des cheminots et des usagers. Explications.
La direction de l’entreprise a organisé plusieurs tables rondes nationales ayant pour objet de présenter aux organisations syndicales représentatives les conditions de la reprise d’activité du Groupe public SNCF à partir du 11 mai prochain. Une première table ronde a été organisée le 30 avril pour présenter le cadre de référence général du dispositif de sortie du confinement du GPU. Une seconde table ronde, programmée le 4 mai et animée par Jean-Pierre Farandou, avait pour objectif de partager plusieurs éléments en lien avec la situation économique et financière du GPU. Ces deux tables rondes s’accompagnent d’une série de tables rondes nationales métier, ainsi que d’une présentation de la reprise d’activité dans les différents CSE et CSSCT.
À l’issue des premières tables rondes métier, la CFDT Cheminots constate que ces réunions se résument à une présentation unilatérale des mesures mises en œuvre par la direction. Elles n’ont aucune valeur prescriptive. Les propositions et les exigences exprimées par la CFDT Cheminots ne trouvent malheureusement que peu d’échos. Pour la CFDT Cheminots, la reprise aurait dû passer par des protocoles négociés de reprise.
Les réunions sont nombreuses et le dialogue est nourri, mais la CFDT Cheminots a d’autres attentes et souhaite une véritable prise en compte de ses revendications.
LA REMONTÉE EN CHARGE DOIT S’ACCOMPAGNER D’UN DIALOGUE SOCIAL STRUCTURÉ AU NIVEAU CENTRAL, PAR LIGNES MÉTIERS ET SUR LES DIFFÉRENTS TERRITOIRES, PERMETTANT DE COMPLÉTER ET D’AJUSTER LES MESURES MISES EN PLACE DANS LA GESTION DE CETTE CRISE SANITAIRE.
La direction, en lien avec l’État, mais également les autorités organisatrices de transport, ont fait le choix d’une reprise d’activité très rapide. Beaucoup trop rapide selon la CFDT Cheminots !
#1 TER
La remontée en charge va s’effectuer par paliers. À partir du 11 mai, le plan de transport mis en place correspondra à environ 40-50 % du plan de transport nominal (niveau différent en fonction des régions). De nombreuses circulations TER vont opérer en unité multiple (UM) afin d’augmenter les capacités. Le plan de transport augmentera ensuite de manière progressive pour atteindre 100 % au bout de six semaines.
#2 Transilien
La remontée va également s’effectuer par paliers, avec 50 % du plan de transport le 11 mai, 75 % au bout de trois semaines et 100 % au bout de cinq semaines.
#3 TGV et Intercités
La réservation obligatoire et la limitation des trajets de plus de 100 km induisent un autre schéma. Jusqu’au 2 juin, le nombre de places ouvertes à la réservation sera limité à 50 % des capacités pour respecter les obligations de distanciation entre les voyageurs et toute l’offre ne sera pas remise en route. La direction est en attente des décisions de l’État pour se projeter au-delà du 2 juin, mais a d’ores et déjà annoncé qu’elle serait en capacité de faire rouler un niveau plus important de TGV et de trains IC si la contrainte des 100 km était levée ou détendue par les pouvoirs publics.
#4 SNCF Réseau
La fermeture de certaines lignes et la préparation de la saison chaude vont nécessiter un important rattrapage en matière d’opérations de maintenance et travaux. La direction a annoncé son intention d’étendre les plages des travaux la nuit dans les zones denses. Les travaux de régénération en attente sont également importants et les arbitrages concernant ceux qui devront être priorisés n’ont encore pas été finalisés.
#5 Fret SNCF
Le plan de transport de Fret SNCF durant le confinement est resté à un niveau correspondant à environ 60 %. L’objectif de la direction est de retrouver un plan nominal le plus rapidement possible. Celui-ci est néanmoins intimement corrélé à la reprise d’activité de l’industrie.
L’État a annoncé différentes mesures concernant les transports : port du masque obligatoire, mise en place de mesures de distanciation entre les voyageurs, limitation des déplacements interdépartementaux et interrégionaux, gestion des flux de voyageurs, etc. Au-delà de ces annonces, de nombreuses zones d’ombre sur les mesures qui seront prises par les pouvoirs publics demeurent. Les mesures mises en œuvre par la direction du Groupe public SNCF dépendent évidemment des décisions de l’État, des ordonnances et décrets à venir.
L’ÉTAT DOIT ACCOMPAGNER SES DISPOSITIONS PAR UNE OBLIGATION DE MOYENS. L’ÉTAT NE PEUT PAS TRANSFÉRER SES OBLIGATIONS ET SES RESPONSABILITÉS VERS UN OPÉRATEUR SANS AUTRE FORME DE PROCÈS.
L’État, notamment par les forces de l’ordre, doit venir en soutien des cheminots afin de faire respecter l’obligation de port du masque ou bien encore les distances de sécurité entre les voyageurs dans les gares et les trains.
Cette ligne est claire et a été posée par la CFDT Cheminots dès le début de la crise auprès de la direction et des pouvoirs publics. Elle a œuvré pour que toutes les mesures de protection sanitaires soient mises en œuvre pour protéger
les agents.
Les mesures sanitaires prévues à ce jour sont encore appelées à être renforcées et prévoient de nombreuses exigences qui doivent nécessairement être respectées et mises en œuvre par la direction : dotation d’équipements de protection (masques chirurgicaux, gel hydroalcoolique, lingettes désinfectantes, etc.), désinfection des rames et des cabines de conduite des engins-moteurs, nettoyage des locaux et des lieux de vie (foyer, locaux de coupure, réfectoire, etc.), nettoyage des outils et des pièces partagées, etc.
LES AGENTS DOIVENT AVOIR L’ASSURANCE QUE LEUR SERVICE S’EFFECTUE EN TOUTE SÉCURITÉ. SI LES CONDITIONS NE SONT PAS RÉUNIES, IL FAUT S’EXTRAIRE DES SITUATIONS DE TRAVAIL DANGEREUSES POUR LA SANTÉ.
Cette crise a fait émerger une nouvelle dimension de sécurité sanitaire qui incombe désormais au Groupe public SNCF. Celle-ci doit désormais s’inscrire dans nos fondamentaux, au même titre que la sécurité d’exploitation, la sécurité du personnel, la sûreté dans les trains, etc. Notre modèle global de production doit donc être intégralement réinterrogé et intégrer les obligations de sécurité sanitaire. Pour la CFDT Cheminots, il faut intégrer des temps forfaitaires pour réaliser les opérations de sécurité sanitaire. Cet impératif a été porté par la CFDT lors des différentes tables rondes : sillons, roulements de service et contenu des journées de service (JS), intégrant de nouveaux temps forfaitaires permettant aux agents d’effectuer de manière correcte et sereine les opérations liées aux nouvelles mesures sanitaires ; tous les domaines sont concernés !
Le choix inverse est fait de partir des montages opérationnels actuels et de voir ensuite comme il est possible de faire rentrer au chausse-pied les nouvelles exigences en matière de sécurité ferroviaire. Cette décision portée par des activités aveuglées par leurs priorités économiques et financières aura de nombreuses conséquences néfastes sur l’organisation de la production et les conditions de travail des agents.
Cela revient à accepter d’office le risque que les trains circulent en retard plutôt que d’adapter les montages opérationnels afin que les agents aient le temps nécessaire pour effectuer correctement les opérations sanitaires indispensables. Éviter les « effets papillon » : les retards des trains, qui vont être inévitablement générés, vont de plus avoir un effet boule de neige et vont encore venir complexifier la gestion des flux de voyageurs dans les gares et dans les trains.
LES AGENTS NE SONT PAS RESPONSABLES DE CES MAUVAIS CHOIX ET LES OPÉRATIONS LIÉES AU RESPECT DES MESURES SANITAIRES DOIVENT PRÉVALOIR SUR TOUTES INJONCTIONS OU CONSIGNES CONTRAIRES, LIÉES NOTAMMENT À LA RÉGULARITÉ DES TRAINS.
Face à crise, l’humilité s’impose. Les connaissances évoluent, les préconisations scientifiques aussi. De nombreux sujets ont fait l’objet de polémiques et de controverses scientifiques et politiques diverses depuis le début de cette pandémie. Les évidences et les doctrines d’hier ont ainsi rapidement été chassées par une autre, au fur et à mesure de l’enracinement de cette crise.
Il doit s’imposer à tous comme une évidence. C’est en vertu de ce principe fondamental que la CFDT a demandé, dès le mois de février, que l’intégralité des agents en production soit dotée de masques de protection. La direction de l’entreprise a progressivement fait évoluer sa « doctrine » sur le port du masque, qui prévoit désormais de doter tous les agents pour qui les mesures de distanciation ne pourraient être mises en œuvre à raison de deux masques par JS.
Lors des tables rondes nationales organisées par la direction, la CFDT a mis en lumière de nombreux cas de figure dans lesquels la dotation de deux masques par JS pourrait se révéler insuffisante, notamment pour des agents qui seraient amenés à alterner des périodes de travail avec port du masque et d’autres sans port du masque. Sur l’avis des médecins du Comité scientifique fraîchement mis en place au sein du Groupe public, la direction a annoncé lors des tables rondes métier que le même masque chirurgical pourrait être réutilisé plusieurs fois au cours de la même JS. Les agents devront simplement s’assurer que le masque, une fois retiré, soit posé sur un endroit propre et sec ou alors dans son plastique d’emballage. Ils pourront ensuite le réutiliser lorsqu’ils sont amenés à effectuer des opérations nécessitant le port du masque.
POUR LA CFDT, LE MASQUE EST À USAGE UNIQUE. IL FAUT APPLIQUER LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION : UN MASQUE UTILISÉ NE DOIT EN AUCUN CAS ÊTRE RÉUTILISÉ. DE PLUS, IL DOIT FAIRE L’OBJET DE PRÉCAUTIONS STRICTES LORSQU’IL EST RETIRÉ ET JETÉ DANS UN CONTENANT ADÉQUAT, CAR POUVANT ÊTRE POTENTIELLEMENT INFECTÉ.
La CFDT a également rappelé que les agents SNCF, hormis le personnel médical, n’étaient pas du personnel de santé et qu’ils ne maîtrisaient pas nécessairement les bons gestes liés à l’utilisation des masques de protection. Les formations dispensées sous forme de tutoriel ou de note de service ne sont pas suffisantes et les agents doivent recevoir une formation adéquate. Dans le même esprit, la CFDT a exigé que l’utilisation des climatisations et les systèmes de ventilation soient limités au plus strict nécessaire étant donné les différentes thèses médicales et scientifiques existantes sur une éventuelle propagation du virus via les circuits de climatisation ou de ventilation.
Le contexte de cette crise sanitaire est profondément anxiogène pour les cheminotes et les cheminots. Les mesures sanitaires qui vont devoir être mises en œuvre par les agents vont indéniablement générer une augmentation de la charge mentale durant les journées de service ainsi qu’une détérioration des conditions de travail. Tous ces éléments vont contribuer à augmenter de manière globale la pénibilité du travail pour les agents. La CFDT a donc demandé à la direction que l’amplitude et la durée du travail soient revues à la baisse afin de prendre en compte cette réalité. La reprise d’activité va se traduire par une augmentation de la pénibilité et des risques psychosociaux. Il est nécessaire d’apporter des mesures préventives et curatives.
Les visions budgétaires doivent être écartées ! Les cheminots, sur le terrain ou en télétravail, ont montré leur engagement pour un service public qui revêt de nombreux aspects :
Lors de la table ronde du 4 mai, le président a confirmé les montants des pertes subies par le Groupe public et a réaffirmé qu’il s’autorisait à recourir à l’aide de l’État pour parvenir à l’équilibre. La CFDT lui a indiqué qu’elle est fermement opposée à une logique qui reviendrait à faire payer la facture aux cheminots par des suppressions de postes et des dégradations des conditions de travail. L’État doit être en première ligne pour soutenir massivement la SNCF : laisser entendre qu’on pourrait opérer moins de trains alors que l’État a déjà demandé moins de liaisons aériennes domestiques, ce serait d’assumer le retour à la voiture individuelle au détriment des transports collectifs ! C’est une position intenable et irresponsable à l’heure de la transition écologique. Par ailleurs, l’État demande aux entreprises de concentrer leurs efforts sur l’emploi. Il se doit donc de montrer l’exemple.
PAR CONSÉQUENT, LA CFDT APPELLE L’ÉTAT À PRENDRE SES RESPONSABILITÉS EN PROPOSANT UN PLAN DE SOUTIEN À LA SNCF, COMME IL L’A DÉJÀ ANNONCÉ POUR D’AUTRES ENTREPRISES !